Il existe encore aujourd’hui un silence assourdissant autour des questions LGBTQIA2+ dans le curriculum. Dans le cadre de cette communication, nous présentons les résultats d’une étude de cas menée dans une classe de français langue d'immersion (12e année) dans le Grand Vancouver. Quelque 24 participants ont répondu à des questions basées sur des œuvres francophones traitant des enjeux liés à la sexualité et au genre. Les données ont été recueillies au moyen d’un questionnaire, d’enregistrements sonores de discussions, de journaux de bord et de 8 entretiens individuels semi-dirigés. L’analyse de leurs discours a révélé que leurs perceptions avaient tendance à réaffirmer des visions du monde hétéronormatives et cisgenres, à normaliser la diversité sexuelle et de genre, et à minimiser l’impact des idéologies homophobes et transphobes en tant que formes de discrimination systémique. Les participants garçons étaient également plus susceptibles de défendre des conceptions binaires et biologiques du genre, et de mégenrer les personnes trans, suggérant un lien entre la performance sociale de la transphobie et la construction de la masculinité cishétéronormative. Ces résultats ont ensuite servi à orienter le développement d’une pratique pédagogique queer qui aurait pour but de contribuer à la création de salles de classe véritablement équitables, inclusives et critiques.