Depuis 1990, les objectifs internationaux d’éducation pour tous et toutes ont engendré des besoins importants en enseignants du primaire dans les pays en développement. Malgré des recrutements massifs, notamment de contractuels, nombre de ces pays font face à des pénuries chroniques d’enseignants. Cependant, les pénuries cachent souvent des problèmes d’équité dans l’allocation, avec pour résultat un ratio élèves/maître moyen qui masque des disparités notables entre écoles ou zones géographiques. Cela semble être le cas au Burkina Faso où, en 2017-2018, le ratio maîtres/classe était de 1,27 ou 1,55 selon que l’on considère le nombre de maîtres craie à la main (66 082) ou l’effectif total (80 713). Ces chiffres indiquent un potentiel d’amélioration du taux moyen d’encadrement des élèves (50/1). Dans cette veine, en 2018, le ministre de l’Education nationale annonçait un redéploiement pour nécessité de services de plus de 10 000 enseignants en sous-emploi dans leurs postes d’affectation. Comment en est-on arrivé à cette situation ? Comment le Burkina Faso pourrait-il se rapprocher du ratio élèves/maître de 40/1 recommandé internationalement ? Ce sont à ces questions que nous tentons de répondre dans cette contribution, en mobilisant des données administratives et des données d’entrevues avec des acteurs-clés du système éducatif.