En France, la pratique du débat réglé est préconisée par les programmes, dans toutes les disciplines : débat interprétatif ; argumentatif ; de régulation ; réflexif ou à visée philosophique (Billouet, 2007). Il est considéré comme favorable aux apprentissages et au développement des compétences cognitives (Vygotski, 1934 ; Roux, 2004), vecteur de la construction du jugement moral (Leleux, 2009) et de l’inscription dans un espace démocratique (Tozzi, 2001). Aborder en formation les conditions de possibilité d’une telle pratique semble indispensable à l’émergence d’une posture professionnelle rompant avec une vision traditionnelle de l’enseignement : quelles sont les conditions sine qua non pour qu’il y ait débat ? Et quelle est la plus-value formative de la pratique du débat à visée philosophique ? Trois questions ont été successivement posées aux stagiaires premier et second degré, en formation initiale et continue : Quelles sont les conditions sine qua non du débat ? Où peut-on en voir ? À quoi ça sert ? Les accords et désaccords qui ont surgi lors du débat sur la nature du débat ont été révélateurs des différentes conceptions de l’enseignement/apprentissage et ont permis aux étudiants et enseignants de réfléchir sur leur posture professionnelle.